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Édition du 26 juin 2017,
section ARTS, écran 2
Voilà une autre œuvre de premier plan, imaginée par la jazzwoman montréalaise Christine Jensen, dont le langage s’inscrit dans le sillon des big bands contemporains sous la gouverne des Gil Evans, Oliver Nelson, Thad Jones/Mel Lewis, Bob Brookmeyer, George Gruntz, George Russell et autres Maria Schneider. Commandée par l’Orchestre national de jazz de Montréal en 2015, cette suite pour grand orchestre de jazz révèle la chanteuse et parolière Sienna Dahlen, dont on a déjà fait l’éloge pour ses projets solos. L’usage de cette voix magnifique, très personnelle, d’une grande suavité et d’une puissance insoupçonnée confère une autre dimension mélodique aux compositions et arrangements de Christine Jensen. Les interprétations et improvisations de la chanteuse font corps avec cet orchestre mature dont la chef d’orchestre exploite de nouveaux accents (notamment la guitare), en élargit la palette harmonique et les concepts rythmiques, lui accorde certaines libertés atonales. Conçue en cinq mouvements, cette œuvre évoque indirectement le legs de Kenny Wheeler, Jan Jarczyk, John Coltrane, Lee Konitz et Wayne Shorter. Bien qu’elle soit « sous influence » de ses maîtres, l’écriture de Christine Jensen s’en affranchit davantage en proposant un langage qui lui est propre, sans rompre pour autant avec l’esthétique du big band contemporain. Du souffle ! — Alain Brunet, La Presse
Christine Jensen, à L’Astral, le 30 juin, à 18 h